Marc Desaubliaux, déjà auteur de plusieurs romans, nous raconte ici l’histoire de Louis, un jeune homme qui passe sa vie à souffrir de ses indécisions, et qui ne parvient pas à s’épanouir, bloqué qu’il est dans l’ennui et la solitude. Seule une jeune femme, Carole-Anne, va parvenir à le sortir un temps de sa morne existence.

Louis avait tout pour réussir. Fils d’une famille bourgeoise parisienne qui aime perpétuer les traditions en donnant des réceptions mondaines, il côtoie le grand monde. Enfant, alors qu’il ne semblait s’intéresser à rien, son professeur de dessin lui découvre un don et conseille à ses parents de le présenter à quelqu’un. Le peintre renommé Francis Pavel décide de le prendre comme élève. Mais déjà à cette époque, Louis est instable. La peinture le passionne, mais il n’aime pas devoir suivre des cours aux méthodes d’apprentissage monotones. Son enthousiasme décline petit à petit, et il abandonne. Toute sa vie, il n’aura de cesse de se passionner pour quelque chose ou quelqu’un, mais à chaque fois, cette passion finira par s’étioler. Louis est frappé par un ennui maladif. Et paradoxalement, pour échapper à cet ennui, il va rechercher la solitude. Il y trouve une certaine sérénité.

Deux personnes marqueront cependant sa vie : son ami Dimitri, exilé en France et descendant de la famille du tsar Nicolas II. Avec lui, il va découvrir une culture qui va le passionner jusqu’à l’inciter à faire un voyage qui va le marquer à jamais en URSS en 1979 ; et il y a Carole-Anne, qu’il a rencontrée lors d’une soirée, et qu’il n’aura jamais le courage de demander en mariage, mais dont il restera amoureux de très nombreuses années.

Le récit de Marc Desaubliaux est bouleversant. On a de la peine pour ce jeune homme qui se cherche presque toute sa vie. Il avait pourtant une vie toute tracée. Il aurait pu prendre la succession de son père dans la société de bourse familiale. Mais ça ne l’intéresse pas, rien ne semble l’intéresser. À l’exception de la peinture. Peindre lui permet de s’échapper, d’oublier ses soucis comme les problèmes de santé de sa sœur Eugénie qui bousculent toute la famille. Mais même là, dans un domaine où il semble pourtant être à l’aise et dans lequel il rencontre un homme qui va beaucoup l’aider, le célèbre peintre Antoine de Brétilly, il va finir par abandonner.

Le récit se découpe en deux parties, séparées d’ailleurs par un entracte au milieu du roman. Là où Louis passe son temps à se chercher dans la première partie, une sorte de pulsion est donnée dans la seconde. Louis semble vouloir s’en sortir. Il y aura bien évidemment des rechutes, mais on sent une envie de remonter à la surface, jusqu’à la conclusion de l’histoire qui fait chaud au cœur.

On retrouve dans « Un homme sans volonté » l’écriture envoûtante de Marc Desaubliaux. Ses descriptions des décors nous donnent l’impression d’être aux côtés des personnages. Sa façon de décrire les sentiments nous fait ressentir le mal-être de ses protagonistes. Et malgré une histoire assez sombre, assez troublante, il y a cette petite étincelle à la fin du récit qui nous permet de conclure sur une bonne note.

Marc Desaubliaux est un auteur à découvrir. Ses livres sont disponibles aux éditions Des auteurs des livres.

Le site de l’auteur : https://www.marc-desaubliaux.fr/

Le site de l’éditeur : https://desauteurs-deslivres.fr/

Voir notre catégorie Littérature / Culture

Pas encore de Note.

Merci de Noter cet article.